Un Walk Score de 100, est-ce possible ?
En début de semaine, nous avons discuté du Walk Score, une échelle de 1 à 100 qui mesure la facilité avec laquelle les résidents d’un quartier peuvent accéder à pied aux services essentiels. Atteindre un Walk Score de 100 signifie que tous ces services sont accessibles à pied, réduisant ainsi la dépendance à l’automobile.
Mais est-ce qu’un Walk Score de 100 est réellement envisageable dans un monde où la voiture reste prédominante, particulièrement au Québec, où l’étalement urbain est bien ancré ?
Pour explorer cette question, intéressons-nous au quartier Culdesac, un projet innovant situé en banlieue de Phoenix, Arizona, récemment couvert dans les médias, notamment dans cet article de Radio-Canada.
Culdesac : un quartier sans voitures
Culdesac est un projet urbain révolutionnaire qui repense la manière dont les banlieues américaines sont conçues. Contrairement aux banlieues traditionnelles axées sur l’utilisation de la voiture, Culdesac est un quartier entièrement piétonnier. Les résidents n’ont pas besoin de voiture, car toutes les commodités quotidiennes – commerces, services, transports en commun – sont accessibles à pied ou à vélo.
Le concept est simple : créer un environnement où marcher est la norme. Culdesac répond à tous les besoins essentiels de ses habitants sans qu’ils aient à sortir du quartier en voiture. Cette approche présente de nombreux avantages : une réduction de l'empreinte carbone, une meilleure qualité de vie, et un fort sentiment de communauté.
Est-ce applicable au Québec ?
La question qui se pose alors est de savoir si un modèle comme Culdesac pourrait fonctionner au Québec. Du point de vue géographique, les hivers rigoureux du Québec posent un défi considérable pour les déplacements à pied ou à vélo. D'un point de vue culturel, les réalités québécoises diffèrent beaucoup de celles de l’Arizona. Le Québec est vaste, avec des villes et des banlieues souvent étendues et une culture profondément ancrée dans l'utilisation de la voiture.
Cependant, le Québec commence à évoluer vers une approche plus piétonnière et orientée vers la mobilité durable. Montréal, par exemple, fait des efforts pour promouvoir les déplacements à vélo et améliorer le réseau de transport en commun. Certains quartiers, comme le Plateau-Mont-Royal, sont déjà des exemples où la marche et le vélo sont privilégiés. Toutefois, ces changements entraînent aussi des défis pour les automobilistes, ce qui montre que l’adaptation n’est pas toujours fluide.
Dans les banlieues de la Rive-Nord ou de la Rive-Sud, où l’espace est abondant et où la voiture fait partie intégrante du quotidien, il est plus difficile d’imaginer un tel changement. Les distances entre les services y sont souvent trop grandes pour être parcourues à pied. La création d’un quartier sans voiture, comme Culdesac, au Québec nécessiterait une refonte complète de la planification urbaine et un changement de mentalité : passer d'une culture où la voiture est perçue comme essentielle à une où elle devient un choix, et non une obligation.
Une demande perçue par les courtiers immobiliers
En tant que courtiers immobiliers, nous savons reconnaître les tendances émergentes qui influencent le marché. Même si un quartier sans voiture comme Culdesac peut sembler utopique dans le contexte québécois actuel, nous observons une demande croissante pour des environnements piétonniers et écoresponsables, surtout chez les jeunes professionnels et les familles soucieuses de l’environnement.
Cela signifie que les gouvernements, promoteurs et constructeurs doivent commencer à envisager des solutions hybrides : des développements qui intègrent des zones piétonnes tout en offrant des options de transport public efficaces. Les acheteurs recherchent une meilleure qualité de vie, une réduction de leur empreinte écologique et une plus grande proximité avec les services essentiels. Un projet qui répond à ces besoins pourrait susciter beaucoup d'intérêt.
Comme courtiers, il est important de suivre de près les projets de développement favorisant la mobilité durable et d'informer les acheteurs sur les avantages d’une vie moins dépendante de la voiture. Ces quartiers offrent non seulement une meilleure qualité de vie, mais pourraient aussi devenir des investissements à long terme, à mesure que la demande pour des quartiers durables augmente.
Conclusion
Un Walk Score de 100 est un idéal déjà atteint dans des projets comme Culdesac, à Phoenix. Cependant, transposer ce modèle au Québec exige de surmonter des obstacles géographiques, culturels et climatiques. Néanmoins, le désir croissant pour des environnements piétonniers et durables montre que le Québec pourrait, à terme, évoluer vers une forme de vie plus axée sur la marche et les transports en commun.
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